analyse des interventions d'urgences et des conséquences géopolitiques
Tout comme certaines catastrophes
naturelles d'envergure, les autorités de l'île de St Pierre n'on pas été en
mesure d'assurer la sécurité des quelques 30 000 habitants. En effet, il faut savoir
qu'à cette époque, la volcanologie étant une science encore au stade
expérimentale, les signes avant coureur de la catastrophe imminente n'ont pas
été pris au sérieux. En sous estimant les conséquences et les dégâts qu'engendrerais
une telle éruption, les autorités n'ont pas organisé d'évacuation de la ville.
En premier lieu, la ville était
en pleine période d'élection lors que les premiers signe de l'éruption ont
commencé à se faire sentir. Ainsi ,évacuer la ville aurait eu pour résultat le
repoussement des élections, et par le fait même, d'en augmenter
considérablement les coûts
En deuxième lieu, les autorités
ont sous- estimé la violence et la puissance du volcan. Ignorant ce qu'était
des nuées ardentes, il s'agit en fait de gaz brûlant à très forte pression et
qui transporte des débris de lave suite à des explosions volcaniques, ils n'ont
pas entreprit de mesures d'évacuation.
Il faut savoir que la partie nord
de l'île était déjà incommodée par des nuages de cendre, et ce, dès le début de
l'année 1902. Les habitants se réfugient donc à St- Pierre, ignorant qu'il
viennent de signer leurs arrêts de mort en s'installant près du volcan. Suite à
ces signes avant- coureur, la ville organise une commission scientifique afin
d'évaluer le danger. Les scientifiques craignent principalement les torrents de
lave qui pourraient engloutir la ville. Cependant, cette crainte est rapidement
ignorée puisqu'il semble improbable que
la lave atteigne la ville parce que celle- ci est entourée de vallées qui
canaliseront la lave comme dans le passé. Comme il a été mentionné
précédemment, la volcanologie était encore une science inconnue et les
scientifiques ne pouvait compter que sur les évènements du passé pour tenter de
prévenir l'éruption. Aussi, la commission publie des communiqués visant à
rassurer la population, Suite a ces nouvelle rassurante, la majorité des
habitants décide de rester à St Pierre, puisque qu'un départ impliquerait de
devoir laisser leurs maisons et leurs richesses à la disposition de voleurs de
pillards. Du 5 au 7 mai, l'activité volcanique du volcan croît et sème
l'affolement dans la ville. En effet, une épaisse couche de cendre couvre alors
la ville et des coulés de boue dévale les pentes de la montagne Pelé .Le maire décide
donc de joindre le gouverneur afin que celui -ci lui envoie un détachement pour
maintenir l'ordre dans la ville. Toutefois, sa demande n'est pas écoutée, mais
le Gouverneur arrive à St -Pierre accompagné de sa femme et de hauts
fonctionnaires pour rassurer la population. Même les journaux se veulent
sécurisant, comme l'évoque ce titre paru
sur le journal du 7mai: " Prêchotins, mes amis, dormez
tranquilles!", qui incite de nombreux fidèle a se réunir dans les églises
pour prier toute la nuit. Ces paroles n'ont toutefois pas eu l'effet escompté:
en entretenant ce " faux" sentiment de sécurité, les autorités ont
contribué au massacre qui décimera la population entière.
Finalement, les pires
craintes de la population se concrétisent lorsque que le bouchon obstruant le
cratère fait éclater la partie la plus fragile du volcan. S'ensuit alors de nuées
ardentes qui renversent tout sur leur passage. La pression est tellement élevée
qu' en quelques secondes seulement, maisons, usines et monuments sont détruits.
Les 28 000 habitants meurent instantanément asphyxiés et démembrés sous
les gaz nocifs et la violence du choc.
Suite à ce carnage, l'île de la Martinique est rayée de la carte.
En conclusion, il va sans
dire que cette catastrophe figure parmi
les plus dévastatrices de notre histoire, tant par ses conséquences
géopolitiques que humaines. Il est toutefois intéressant de s'imaginer comment
les autorités régiraient si une catastrophe semblable à celle du volcan Pelé se
produisait aujourd'hui, avec toute l'évolution technologique et scientifique
qui caractérise notre époque. Une chose est sûre, on n' empêcherait pas de nos jours
l'évacuation d'une population entière sous prétexte d'élections dans la ville !